samedi 12 mai 2007

Ile Maurice : Réintroduction : Un sanctuaire pour l'orchidée indigène à fleurs blanches Oeniella aphroditi

NATURE ET ENVIRONNEMENT
La deuxième vie de l’île-aux-Aigrettes


L’île-aux-Aigrettes est le lieu qu’a choisi la Mauritian Wildlife Foundation (MWF), pour recréer un morceau de notre paradis perdu. L’association Skal lui a assuré son soutien, hier.

En 2000, 18 tortues géantes d’Aldabra, (ci-dessus), ont été introduites sur l’île-aux-Aigrettes. En décembre 2006, 260 scinques (ci-contre) ont été libérés sur l’île pour restaurer la communauté des reptiles disparus.
En 2000, 18 tortues géantes d’Aldabra, (ci-dessus), ont été introduites sur l’île-aux-Aigrettes. En décembre 2006, 260 scinques (ci-contre) ont été libérés sur l’île pour restaurer la communauté des reptiles disparus.
Infestées de rongeurs, envahies par l’acacia géant des Caraïbes et le prunier malgache, salies par des pique-niqueurs inconscients, la flore et la faune de l’île-aux-Aigrettes étaient vouées à une lente disparition. Jusqu’à ce que la Mauritian Wildlife Foundation (MWF) soumette en 1985 un projet de conservation afin de restaurer cette réserve naturelle.

Plus de vingt ans après, la MWF savoure le fruit de son succès. Les plantes endémiques, dont une forêt de bois d’ébène qui s’étale sur 15 % des 26 hectares de l’île, ont été revigorées. C’est le dernier vestige d’une forêt côtière de basse altitude, jadis abondante à Maurice. Ceci a été rendu possible grâce à l’éradication manuelle des plantes envahissantes.

Avec parallèlement un programme de dissémination de plantes indigènes, dont parmi le bois d’ébène, le bois bœuf, le bois pipe, le bois à poudre, le bois de chandelle et l’orchidée indigène à fleurs blanches (Oeniella aphroditi), la superficie de la forêt est en train de s’étendre ici et à l’île Ronde où le même programme de conservation est mené.


« Éveiller le désir de protéger l’environnement »

La réintroduction des espèces endémiques comme l’oiseau à lunette, le pigeon des mares, le scinque, le gecko vert, les tortues géantes d’Aldabra a alors été rendue possible. Lorsque les conditions seront réunies, d’autres espèces menacées comme des passereaux et des reptiles indigènes seront réintroduits afin de poursuivre la reconstruction de l’écosystème.

C’est en vue d’encourager le travail effectué, tout en marquant le World Skal Day, que le Skal International – Mauritius, a procédé, hier, à une donation symbolique à la MWF au restaurant Les Copains d’Abord, à Mahébourg. « Les membres de Skal se sont rendu compte du travail abattu par la MWF depuis 22 ans à l’île-aux-Aigrettes. C’est une tâche qui demande des efforts considérables, mais surtout des moyens financiers importants. Je fais donc un appel à nos membres pour qu’ils encouragent ce genre d’activités de manière soutenue », affirme le président de l’association Skal, Hugo Arouff. Plate-forme réunissant les acteurs du tourisme, l’association Skal considère que l’écotourisme est un aspect important qui doit être privilégié.

Auparavant, plusieurs membres de l’association sont allés à la découverte de plantes et d’animaux endémiques qui sont encore menacés de disparition. « Le but de cette visite », explique la Fund Raising Coordinator de la MWF, Lone Raffray, « est de faire découvrir aux visiteurs l’héritage naturel de Maurice et d’offrir à travers l’éducation une meilleure compréhension de notre environnement qui éveillera le désir de le protéger. »

Selon elle, Maurice est réputée dans le monde pour ses travaux entrepris pour sauvegarder ses espèces endémiques et restaurer son état naturel. « Nous avons réussi à sauver de la disparition cinq espèces menacées, alors que les États-Unis et la Nouvelle-Zélande compte quatre réussites. »

Mais, regrette-t-elle, les écoliers ne sont pas encore capables de citer les espèces endémiques de Maurice. « J’encourage donc les Mauriciens à venir découvrir cet endroit qui est très accessible contrairement au Parc national. Ici c’est un joyau minuscule, un patrimoine qu’il faut continuer à sauvegarder pour les générations futures. »

La MWF espère ainsi partager avec les visiteurs, le travail accompli sur ce petit bout de paradis.



Bindu BOYJOO

http://www.lexpress.mu/display_news_dimanche.php?news_id=85377