samedi 7 décembre 2013



Conservation en Virginie

Une collaboration entre des scientifiques et le public

                                                                                                                          par Viateur Boutot

À l'Environmental Research Center de l'institution de recherche scientifique Smithsonian, le botaniste Dennis Whigham se consacre à l'étude des orchidées indigènes d'Amérique du Nord. Il y dirige l'équipe de chercheurs du Laboratoire d'écologie des plantes1. Leurs recherches portent sur les quelque 230 espèces d'orchidées du Canada et des États-Unis, y compris Isotria medeoloides qui, sur le territoire américain, a le statut d'espèce menacée.


Dans la partie de la Virginie appelée Historic Triangle, région des premiers établissements européens, on trouve plusieurs populations d'Isotria medeoloides. Il s'agit de l'orchidée la plus rare à l'est du Mississippi.

Donna Ware, professeure de biologie au College of William and Mary de Williamsburg, a effectué des recherches sur l'espèce dans les années 1980 et 1990. À partir des données de répartition recueillies par cette scientifique, grâce à une subvention obtenue du National Park Service, sous la direction de Whigham, des chercheurs étudient des colonies de cette orchidée dans le Prince William Forest Park et sur la base militaire Fort A.P. Hill.

Source :




















Les plantes de l'espèce visibles à la surface du sol, une fois leur croissance terminée, auront par la suite une période de dormance pouvant dépasser une vingtaine d'années. Les scientifiques n'ont pas encore réussi à établir si ces plantes meurent ou s'il s'agit véritablement d'une dormance.

Les populations d'autres espèces présentes dans la même région, notamment des orchidées du genre Cypripedium ou Tipularia discolor, semblent prospères mais Whigham considère que toutes les orchidées sont, du point de vue de l'écologie, des 'canaris dans la mine' dont la survie est menacée par l'exploitation commerciale, la collecte excessive et la destruction des habitats.

Les efforts de Whigham pour la conservation des espèces d'orchidées prennent maintenant la forme d'un profond engagement au sein du North American Orchid Conservation Center (NAOCC)2. Le scientifique espère que ce nouveau centre — créé par la Smithsonian Institution et le Jardin botanique des États-Unis (United States Botanic Garden) — permettra de conjuguer les efforts publics et privés pour protéger et réintroduire des orchidées indigènes..


Ainsi, dans la région de Middle Peninsula, sur la rive occidentale de la baie de Chesapeake, des membres de la Virginia Native Plant Society collaborent déjà avec des chercheurs d'institutions fédérales, leur fournissant des plantes et des graines pour analyse moléculaire. De plus, les amateurs d'orchidées sont invités à noter et à partager leurs observations sur les populations d'espèces indigènes. Le NAOCC compte également sur les membres d'organisations locales pour la conduite de projets éducatifs. Dans ce but, notamment, un site web, Go Orchids3, vient d'être mis en ligne afin d'aider les orchidophiles à identifier les espèces qu'ils découvrent.

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2 northamericanorchidcenter.org (attention : possible erreur de lecture sur le site)


    3              http://oorchids.northamericanorchidcenter.org/

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